Quelque part dans le Khouzistan

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Journée en mode hospitalité qui commence, comme cela devient une habitude, à 11H30 en voiture et qui finit vers 1h du matin sur un tapis dans un salon.

Nous entamons notre déplacement vers les sommets enneigés du Zagros sous une pluie persistante.

En chemin à l’heure du déjeuner soit vers 15h nous longeons une zone habitée par des nomades Bakhtyari  qui eux parlent le farsi.  Yaghob toujours intéressé à l’idée de découvrir de nouveaux points de chute pour ses touristes en vélo s’empresse de s’engouffrer dans ce que l’on pourrait appeler une cour. Il engage la conversation avec un homme charmant et hop tout le monde est convié à rejoindre la maison soit une zone de tapis entouré d’un mur de pierres recouvert d’une bâche. En tout cas efficace pour s’isoler du vent et se protéger de la pluie. Pour le froid un feu allimente en permanence chaleur et enfumage du lieu. Comme d’habitude nous faisons office d’attraction locale et on ne sait plus qui observe qui. Je n’ai toujours pas mon foulard mais ici cela ne semble poser aucun souci.La femme du maître des lieux bat le beurre de chèvre. C’est délicieux avec du pain et des dattes. En revanche ma ratatouille ne semble pas au goût de la famille à présent réunie autour de nous. Nous effectuerons un nouvel arrêt casse-croûte dans un village dédié à l’abattage des moutons. Et là nous avons dégusté probablement les meilleurs brochettes de mouton du monde. Pour dire que c’était vraiment excellent.

Il est à présent 19h et Yaghob nous annonce qu’il reste moins d’une heure pour atteindre le village dans lequel nous attend une maison d’hôtes confortable et calme. Super ! Nous enchainons les virages et comptons 4 accidents en dix minutes. Cela fait la joie des dépanneurs et donne une nouvelle occasion à Yaghob de critiquer le comportement des Iraniens au volant.  Yahgob s’arrête pour téléphoner, à sa tête on comprend que l’hébergement pour ce soir, ce n’est pas dans la poche.

21h nous prenons le thé dans une échope dans laquelle Yahgob vient de demander au propriétaire de lui trouver un hébergement car en effet celui prévu au départ n’est plus disponible. 21h30 nous nous retrouvons devant la porte de la maison familiale des parents de notre « bistrotier ». Regardez Zarah et Martine, calme ici ? Il y a plein de chaussures devant la porte ! Fou rire général dans la voiture. On descend et nous voilà accueillis par 3,6,9,15 non il en reste là soit 14 adultes et 9 enfants de moins de 10 ans. Sourire aux lèvres et nouveau fou rire contenu, nous prenons place face aux hommes qui finissent de regarder le match de football  Iran, Qatar à la télévision. Les femmes sont désormais dans la pièce d’à côté exceptée Sharazad visiblement en mission d’enquête. Rentrée avec le foulard  (he oui) alors que j’observe que tout le monde le porte, je le quitte sous le regard amusé des femmes qui ont pris place discrètement à côté de la porte qui relie les deux pièces. Les hommes présents semblent s’en amuser. Quite à être observée de près  je prends part au match et joue les supporters français, hoooo, nooooon, ….bravooooo. … Cela amuse les femmes qui se rapprochent de plus en plus de nous. A l’oreille Zarah me confie que le mari de Sharazad vient de lui demander d’arrêter de plaisanter avec les étrangères. OK alors je poursuis la provocation et bien en vue de tous  je sors mes cigarettes avant de me lever pour sortir fumer. Martine me suit ; à peine sommes nous dehors que Sharazad sort et passe de la musique avec son téléphone, allez c’est parti pour quelques pas de danse. Sa fille rentre dans la maison et 30 secondes plus tard ce sont toutes les femmes passées par la cuisine qui nous rejoignent. Super ambiance de partage de sourires et de regards qui en disent long sur leurs conditions et leurs envies. Ces petits instants privilégiés valent à eux seuls ce voyage. Mais désolée je ne sais pas comment les écrire pour vous les partager. Ça frappe à la porte extérieure de la cour. Un enfant va ouvrir, entrent trois hommes dont un qui me regarde avec une certaine hostilité tout en répondant à mon bonjour, taroof oblige. Je retourne la tête et toutes les femmes hormis Sharazad ont disparu. Je la regarde et mime c’est le chef ? C’est grave moi sans foulard ?  Elle me répond oui c’est le chef et bravo d’être restée sans foulard. Le tout en silence, juste de la gestuelle et un large sourire qui irradie son visage. Après le traditionnel thé suivi d’un fruit, une partie de la famille va prendre congé dont « l’affreux ». Nous allons passer encore un bon moment avec les hommes et les femmes à présent tous réunis en très bonne ambiance et convivialité. Yaghob leur raconte comme un exploit comment j’ai passé le poste de police sans foulard et cela semble plaire à l’assemblée désormais composée de la partie de la famille plus ouverte. Hormis  Sharazad bien sûr qui avant de quitter les lieux nous faisait part par l’intermédiaire de Zarah de son envie de vivre en France avec sa fille aînée.  A minuit et demi, ça refrappe à la porte, c’est l’arrière grand-mère qui vient nous saluer. Sharazad et d’autres dormant chez elle, elle vient d’être informée de notre présence. Super mais quand est-ce que l’on dort ici ? 

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1 thought on “Quelque part dans le Khouzistan

  1. Apres jeanne d arc
    Sasa la guerriere
    Niveau securite je ne valide pas
    Fais gaffe si tu essayes de marcher sur l eau ….

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