L’embarquement commence, curieusement les voiles se font très discrets les touristes comme nous aussi d’ailleurs. Après une petite nuit de trois heures à Istanbul l’avion Pegasus qui n’en finit pas de trembler ne parvient pas à nous tenir éveillées. Quelques heures se passent, j’ouvre un œil et découvre les lumières de la ville. Je regarde autour de moi et constate que hormis nous deux plus un cheveu de femmes ne dépassent des sièges. Bon, Martine c’est à nous ! Nous sortons à peine de l’avion que déjà mon voile commence à glisser. Hop un redressement rapide, ce manège qui va perdurer toute la journée va me valoir d’agréables sourires et de moqueries amicales de la part des femmes avec qui nous allons partager les bus. Car oui, nous avons découvert l’apartheid des bus.
Nous sommes toujours à l’aéroport et prenons la direction des visas. Loin de nos idées préconçues le personnel de l’administration nous apparaît cordial et plus que détendu. Le préposé à l’orientation nous dirige vers le guichet assurance. Nous tentons de faire valoir notre souscription réalisée exprès pour l’Iran mais non, c’est français vous devez payer l’iranienne à 13 euros. OK, ok retour vers l’orienteur avec notre assurance toute neuve. Il nous tend un document à remplir en précisant de noter uniquement le nom de notre hébergement de ce soir et le téléphone (à savoir le numéro est appelé ) , papier valable pour nous deux. Parfait à présent direction le guichet pour payer nos 75 euros de visa. Voilà une demi-heure vite passée et fièrement nous remettons à notre interlocuteur privilégié l’ensemble des documents qu’il transfert à l’équipe derrière le comptoir. On s’assoit et on attend, on attend, une heure, une heure et demie passe, regarde Martine ils s’en vont tous ! Je vais voir, bon il faut attendre, j’en profite pour demander si il existe un coin fumeur, avec un grand sourire il m’oriente vers les toilettes en disant que c’est ok. Bon, parfait ! Martine pas encore convaincue de ce voyage se sent prête à repartir mais non les passeports sont enfin en possession du visa pour un mois. Nous retrouvons sans difficulté nos bagages errant seuls sur le tapis dans le hall que même la douane a déserté. Direction la zone des taxis, en chemin nous acceptons la proposition de Mohammad et choisissons après négociation de prendre ce taxi non officiel. Alors commence une heure d’échange sous fond de musique iranienne avec visite commentée des faubourgs de la ville et un arrêt dans la station de gaz pour faire le plein. (voir photos). 8 heures du mat et nous avons des frissons de fatigue, notre auberge de jeunesse nous fait face. Chouette un lit, et non pour l’avoir de suite il faut le payer sinon c’est à 14h, super ! Tant pis on paye car à midi et demi un jeune de Téhéran que nous connaissons passe nous récupérer pour visiter la ville.
Nous sommes vendredi donc comme un dimanche chez nous ce qui signifie que le grand bazar est fermé. Alors direction les quartiers chics de la ville qui siègent sur les hauteurs au pied des montagnes.
Téhéran, devenue capitale de la Perse depuis moins de trois siècles sous la dynastie des Qâdjâr est considérée comme le « laboratoire d’idées » de ce pays complexe. Loin de posséder le charme des capitales historiques que nous découvrirons plus tard il est dit qu’il se dégage de cette ville une diversité culturelle forte qui émane de chaque quartier. Nous ne pouvons pas vous le confirmer.
En revanche les gens semblent sereins mais le savoir vivre iranien ne transperce pas dans le comportement des terhanais pour monter dans les bus, conduire et traverser les rues. Un peu à la parisienne en quelque sorte.
Pas de régime en vue pendant le séjour, les plats que nous avons dégustés ce midi et ce soir en font foi.
Nous tombons face à face avec des sculptures en simili forme de bigoudènes. A 10 mètres un groupe de policiers tout de noir vêtu ne nous inspire pas. Les militaires que nous avons croisés jusqu’alors sont plutôt genre relax. Alors pour braver mes pensées négatives je vais vers eux et leur demande ce que représente ces statues, et bien ils m’ont dit le nom et un bref papotage s’est engagé, voilà même plus peur. Mais je n’ai pas retenu le mot.
Enfin lors de notre visite dans le pays nous allons tenter de faire abstraction de la manière dont de jeunes étudiants américains ont été expulsés ou obligés de s’enfuir. Cela ne fait pas rêver. On pourra détailler au retour.
Point bus
Les bus de Téhéran contiennent une barrière métallique soudée qui les compartimente en 2 zones, hommes et femmes. Seuls les très jeunes garçons, les musiciens et les vendeurs de chaussettes peuvent monter côté femmes.
En revanche les femmes, comme en Inde, peuvent accompagner un homme dans leur côté mais nous n’en n’avons pas vues.
Point surprenant
Un homme qui rentre une bande de canards dans sa maison après les avoir lâchés quelques heures dans les djubs du quartier chic de la ville
Point Taarof
Ne pas utiliser un mouchoir en public mais craché c’est sans problème
Un peu de vocabulaire
Djub ce sont les canaux à ciel ouvert qui s’écoulent le long de certaines rues et qui servaient autrefois à ravitailler la ville en eau potable.
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