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isabelle et martine voyage en mode sac à dos routard trois 3 mois en colombie 2018

Hasta luego colombia

27 mars 

4h30, nous sommes réveillées avant la sonnerie du réveil, cela tombe bien : mon sac n’est pas totalement bouclé pour prendre l’avion. Direction le petit aéroport de Yopal, un dernier coup d’œil sur les montagnes environnantes, cela sent la fin d’une succession de découvertes et de vraies rencontres. Bon, une bonne dose de mélancolie m’envahit mais cela n’empêche pas l’escale petit déjeuner à l’aéroport. Une hôtesse vient nous chercher, ah, nous sommes VIP et non en fait il ne manque plus que nous pour passer sur la piste.. Les autres personnes attendent un autre avion. Juste 43 minutes de vol et Bogota apparait, enfin le golf d’abord. Récupération des sacs que l’on pose en consigne et c’est parti pour le bus direction la Candelaria. On redouble mais cette fois ci en compagnie d’Alejandra, une jeune guide colombienne passionnée par l’histoire de Bogota et par extension de celle de Colombie. L’occasion de réviser l’histoire tourmentée de ce pays et d’en apprendre davantage sur La Pola « Policarpa Salavarrieta » symbole de la résistance colombienne face à la reconquête espagnole. Cette femme qui savait lire et écrire, ce qui était très rare en 1817, a mis au point un réseau de femmes également lettrées qu’elle introduisait comme couturières dans le milieu espagnol glanant de la sorte les informations nécessaires aux indépendantistes. Ce pilier de l’indépendance colombienne a été exécutée à 22 ans sur la place mayor le 14 novembre 1817 en prononçant ce discours juste avant de mourir :
: « ¡Pueblo indolente! ¡Cuán distinta sería hoy vuestra suerte si conocierais el precio de la libertad! Pero no es tarde. Ved que, mujer y joven, me sobra valor para sufrir la muerte y mil muertes más. ¡No olvidéis este ejemplo! » (Peuple indolent! Quelle serait votre chance aujourd’hui si vous connaissiez le prix de la liberté! Mais il n’est pas trop tard. Voyez que, femme et jeune, je peux endurer la mort et mille morts de plus. N’oubliez pas cet exemple!).

Dans un autre registre, on a enfin compris pourquoi de nombreux bus voire tous dans le Boyaca avait des vierges qui clignotaient ou suspendues au rétroviseur. Il s’agit de la vierge Carmen du même nom qu’une des églises que nous avons visitée et qui représente l’étoile du ciel d’où la chance qu’elle procure aux marins et aux conducteurs. Une autre information, les églises qui regorgent de monde ne sont plus le fruit d’une croyance extrême mais cela tient davantage à la force du conservatisme et de l’habitude culturelle.
Bon, quatre bonnes heures se sont écoulées en compagnie d’Alejandra et dixit Martine il est l’heure de regagner l’aéroport. Il semble que je sois la seule à m’y rendre à reculons. J’aurais bien poursuivi la visite jusqu’au Monserrate mais, pour donner raison à Martine, le ciel commence à se noircir de nuages. Ok, direction l’aéroport où nous arrivons en fanfare avec le concert de la police. On peut dire qu’ils font fort en terme d’animations et de comportements bienveillants pour regagner le cœur des colombiens. Et l’on comprend que le chemin n’est pas facile car il n’y a encore que deux ans, ils contribuaient plus que largement aux disparitions inexpliquées de milliers de colombiens. Comme le gouvernement offrait des récompenses aux policiers et aux militaires qui ramenaient mort ou vif des révolutionnaires, il suffisait de ramener un cadavre auquel on rajoutait une étoffe rouge pour déterminer son attachement à un mouvement de contestation. C’est ça le drame colombien c’est que la politique a depuis 70 ans initié ou contribué à semer une zizanie mortelle au cœur de la population.
Alors encore merci à ce peuple colombien de nous avoir si bien reçu avec un sourire constant pour faire mine d’effacer ces blessures toujours vives.
Il est temps de récupérer les sacs pour l’enregistrement, de dire au revoir par téléphone à tous nos amis colombiens et de se préparer au bonheur de vous retrouver.
Merci à tous les lecteurs d’Aventuretdm que je ne connais pas. Et à très vite pour de nouvelles aventures.
A demain la Bretagne !

San Louis de palenque et retour Yopal

7h, je quitte la cabane climatisée, ouf ! il fait déjà trop chaud dehors. Retour à l’intérieur, maillot de bain et direction la piscine avec Martine que j’ai bien motivée. Hé loupé ! celle-ci est en plein nettoyage. Alors café face aux oiseaux qui se réveillent aussi. Tranquillement on boucle nos petits sacs pour partir à pied dans le village après avoir chaleureusement salué la famille de notre hôtel. Moins de 100 mètres parcourus et le buseta pour Yopal apparait, hop on grimpe pour en redescendre une dizaine de kilomètres plus loin à San Luis de Palenque. C’est un village qui fait office de symbole de la réconciliation entre les deux vallées. C’est peut-être ce qui explique la qualité d’aménagement du Malecon pour un si petit patelin. Rapidement on papote avec tous les locaux installés sur la place. Je passe d’un espace à l’autre pour que tout le monde travaille. Une jolie promenade le long du fleuve encore asséché mais cela ne devrait pas durer l’hiver approchant. Je ne sais pas si je l’ai déjà écrit mais ici ce sont seulement deux saisons de 6 mois, l’été et l’hiver avec ses pluies. On attrape un nouveau buseta qui va nous reconduire à Yopal deux heures plus tard. Arrivées avec un accueil chaleureux dans notre petit hôtel, on pose les sacs et on commence à marcher à la recherche d’un restaurant. La chaleur étouffante nous pousse à prendre un taxi pour le centre commercial moderne de la ville où des points de restauration climatisés vont être les bienvenus. Un petit déambulatoire dans la galerie marchande, puis dans la ville et j’émets l’idée de grimper jusqu’à la vierge de la montagne. Martine n’est pas emballée mais elle suit. Ça grimpe, ça grimpe il reste peu de mètres à parcourir mais finalement on oublie la vierge pour se réfugier dans la montagne. Et en piètres randonneuses, nous allons finir dans un bar restaurant avec une limonade de coco. Sur le chemin du retour nous sommes impressionnées par le nombre de personnes qui grimpent juste pour le sport avec toute la famille. La température affiche 28 degrés et chacun semble apprécier cette fraîcheur. On appréhende déjà le petit 18 degrés de Bogota alors les 8 degrés breton on ne l’imagine même pas. Mais quand même ce soir en rentrant du restaurant de viande rouge, llanos oblige, j’ai apprécié chaque pas parcouru en short et chemise légère sans manches en prenant conscience que les jours allaient être longs avant de profiter d’une telle atmosphère.

Casanare on retourne à la ferme

Au lever du jour, on enfourche la moto pour une nouvelle escapade à la ferme. Cette fois c’est une Finca de 700 hectares avec un troupeau de plus ou moins 750 têtes. Aujourd’hui c’est dimanche alors pas de travail à cheval, les 5 cowboys de la ferme sont au repos. Au programme juste la traite à la main d’une dizaine de vaches pour le chocolat du matin et le fromage. Nous petit déjeunons avec la famille, au menu aucun changement. Où que l’on soit depuis trois mois, la tradition du matin c’est œufs brouillés, patacones, arepas et fromage servi avec un chocolat et un jus de fruit frais. Le café est pris avant et moi j’y rajoute des petits biscuits trempés alors forcément la Colombie ce n’est pas le pays du régime amaigrissant sauf pour Martine qui me demande toujours de finir ses plats. Retour à la piscine de notre hôtel et encore loupé pour les mangues qui jonchent le sol, les iguanes se sont déjà servi et les mûres sont grignotées. Martine reste dans le hamac au bord de la piscine et moi je pars pour une petite virée à cheval sur les bords du rio. Après midi tranquille entre baignade et hamac. Le ciel manque de bleu ici mais la responsable c’est la chaleur étouffante ; j’ai l’impression que c’est notre zone la plus chaude de Colombie. Dans le Casanare les gens sont, comme d’habitude adorables, mais beaucoup plus distants que dans les autres régions où nous les avons côtoyés, cela fait bizarre, on passe plus inaperçues. A présent que le soleil est couché, on va se rendre au village à pied pour dîner mais aucune vraie fraîcheur en vue.
On commence à prendre conscience que cette escapade arrive à son terme et après un coup d’œil sur les prévisions météorologiques françaises, je ne suis pas trop motivée. Du coup demain la piscine et le hamac reste au programme.
Bon lundi