Le temple des Lamas et des rues de Pékin

Le temps de rédiger le message d’hier et de charger les photos, la matinée est déjà bien avancée. Hop, départ vers l’ancien palais de l’empereur Yongzhen, aujourd’hui dénommé le temple des Lamas. Offert aux moines tibétains en 1732, il est le lieu de culte lamaïste le plus important hors du grand Tibet. Pour la petite histoire au 19ème siècle, il accueille jusqu’à 300 lamas qui bénéficient de rapports privilégiés avec l’empereur. Cela signifie qu’ils peuvent le regarder dans les yeux mais en contre partie ils jouent les indics sur la situation extérieure de l’empire. Et, ironie de l’histoire, ce sont ces liens passés que le régime actuel met en avant pour justifier de l’appartenance historique du Tibet à la Chine.
Nous, au 21ème siècle, nous sortons du métro et nous cherchons le temple. Très rapidement une très forte odeur d’encens nous monte aux narines. Du coup je me retourne et regarde Martine il est là, juste derrière ce mur rouge. Un petit coup de roulette sur le moulin à prière et nous commençons un enchaînement de temples révélant à chaque fois un bouddha différent dont un géant de 26 mètres, taillé dans un seul tronc de santal, que je photographie à l’insu des gardes qui protègent le lieux de culte. D’ailleurs toutes mes photos d’intérieur sont en douce. Décidées à marcher, nous prenons la direction des tours du tambour et de la Cloche qui se font face. Entre les deux un groupe de femmes prennent un cours de danse, il semble que ce soit une activité prisée à Pékin. Nous assistons à la cérémonie des tambours après avoir gravi des marches qui ne manquent pas de nous rappeler notre escapade d’hier. Autrefois, ces roulements de tambour marquaient chaque tranche de 2 heures, divisant ainsi la journée en 12 périodes correspondant aux signes de l’horoscope chinois. Et voilà il ne reste plus qu’à redescendre, traverser la place et recommencer l’ascension pour aller admirer la cloche. La légende raconte que la fille du fondeur s’est jetée dans le métal en fusion afin que la fonte du bronze réussisse.
Aujourd’hui c’est samedi, les chinois ont envahi la ville, cela change du calme de ces derniers jours. Il faut à présent partager le trottoir. Nous décidons de déambuler tout comme eux le long du lac gelé et dans les hutongs commerçants. L’occasion de grignoter tout l’après-midi et de goûter en autre, une grosse pâte garnie de soupe de crabe et une excellente crêpe de farine de haricots mango. On se laisse porter avec plaisir de rue en rue jusqu’à notre quartier derrière la place Tiananmen. Là une pause s’impose pour recharger les batteries avant de retourner dans notre restaurant d’hier pour déguster une fondue chinoise. Ma super application de traduction faisant des siennes, le choix des ingrédients en chinois dans le texte fut une aventure sans paroles qui a occupé une bonne partie du personnel. Retour au dortoir où, pour une fois, nous rentrons les dernières. Chut, silence, ça dort ! Demain nous quittons Pékin qui nous a vraiment impressionné par sa propreté, sa sécurité et la qualité de ses transports. Il est vrai que l’on croise un balayeur à pied ou motorisé tous les 350 mètres et des poubelles avec tri sélectif tout les 150. Ce qui n’empêche pas d’observer les gens décrocher de leur itinéraire pour jeter un mégot ou un papier. L’autre point qui fait réfléchir c’est que n’importe quel engin à deux ou trois roues même hors d’âge est transformé en véhicule électrique. Et trois voiture sur quatre sont hybrides ou totalement électriques. Alors chinois pollueurs peut-être mais en attendant, plus respectueux que nous dans notre capitale.