AMAZONIE

Nous voilà en bateau style barque à moteur se laissant porter par le courant du Béni ! Les caïmans prennent tranquillement le soleil sur les rives tandis que les piranhas et les bacous (plus grands avec double dentition !) sautent régulièrement hors de l’eau ! Trois bonnes heures nous séparent de notre destination et c’est avec bonheur que nous ferons connaissance de plus près avec le bacou en mode filet dans l’assiette ! Pas mal du tout ! Ce petit séjour jungle version « plus » luxe, s’annonce fort bien (vue la qualité du pique-nique) ! Nous y sommes, première étape, s’équiper de bottes (bon une des miennes prend l’eau ! Gagné !) Alors en avant avec notre équipement (petit sac, les gros sont restés à Rurrenabaque), où sont les porteurs pour rejoindre nos grandes cabanes (40 minutes) ? ! Elles sont assez distantes les unes des autres et dix minutes de marche sont nécessaires pour atteindre la cabane principale où l’on sert les repas ! Version lampe torche, gadoue et prise de lianes, c’est sympa ! Bien sûr c’est moi qui ai embrassé le sol après un blocage de liane sur mon pied gauche ! Tout va bien le droit reste emballé dans sa chevillière et n’a pas souffert de ma gamelle boueuse ! L’important dans les chutes ou les pertes d’équilibre, c’est de ne pas poser sa main sur l’arbre du diable gardé par les fourmis de feu (vingt minutes de souffrance intense en cas de morsure!) ni sur une fourmi géante ! (24H de souffrance !) Après avoir posé nos sacs dans cette superbe cabane clôturée de moustiquaires, on se retrouve cernées par la végétation dense de cette jungle verdoyante comme enfermées dans un livre de conte ! La magie de ce livre c’est qu’il délivre les bruits, chants d’oiseau, bruissements d’ailes, cacophonie des perroquets, cris des singes… tout est là ! La qualité du plancher et la propreté du lieu anéantit toute appréhension éventuelle de rencontre avec des animaux moins sympathiques ! La literie est digne d’un grand hôtel, c’est parfait ! Hop direction la cabane principale ! Ah ! à peine arrivée, déjà un des bébés du coin me saute sur les genoux ! C’est un singe araignée de deux ans ! Ou, ou ouuu… Ok on communique ! Curieuse sensation qu’un câlin de singe ! Enlacée par ses deux immenses bras, ses deux jambes aussi longues et sa queue, c’est beaucoup de tendresse d’un coup ! On comprend facilement que la « doyenne » comme il la nomme ici (Femme bolivienne à l’origine du projet de Serere mais également du parc de Madidi et qui continue de se battre pour les minorités indigènes !) passe des journées entières à sauver les singes orphelins ! Ensuite, ils sont lâchés sur une île où ils vont vivre par eux même. Mais pour avoir visité cet endroit, ils ne seraient pas contre pour un retour parmi les hommes ! (Excellent, certains nous attrapaient par la main et tentaient de monter sur la barque avec nous tandis que d’autres nous emmenaient (la queue autour d’un bras plus main dans la main!) sur le lieu où au début de leur nouvelle vie « libre », ils recevaient de la nourriture !.  Une première randonnée, découverte de l’environnement, de quelques heures avec René notre guide Bolivien et un jeune couple d’allemand parlant espagnol. Retour à la lampe torche, un passage dans notre bungalow pour une nouvelle séance de « parfumage »  à l’anti moustique et  surprise, nous sommes suivies !  J’entends les pas mais ne vois rien! On arrive à la chambre, ferme la porte et là encore le bruit ! Au travers la moustiquaire, avec l’obscurité, rien n’apparait ! J’ouvre la porte, lâche une photo flash et la referme ! On regarde et !? C’est un bébé tapir de 50kg ! (Adulte c’est plus de 150kg) Voilà comment nous sympathisons avec notre nouveau copain qui va nous accompagner dans toutes nos futures randonnées ! Un diner, une micro sortie pour saluer les tarentules (moche la poilue, mais n’attaque pas si on ne l’embête pas, alors juste une photo loupée et une avec flash en s’excusant pour ne pas la contrarier !) et au lit ! Enfin un petit « chuflay » (cocktail local, singani et sprite) pour écouter les bruits dissimulés dans un noir absolument noir à présent ! Six heures du matin et un cri digne de passer dans les dessins animés interdits au moins de dix-huit ans si on l’incorporait dans le bruitage des ogres, retentit comme un orage violent au-dessus de nos têtes! Ok, on sait qu’il s’agit d’un singe genre taille chimpanzé de couleur rouille qui libère ses cordes vocales ! Mais quand même, la puissance de ce cri caverneux ferait fuir le plus courageux des lions ! Impressionnant ! Une petite photo au zoom pour tenter de voir « l’affreux » qui vit à plus de trente mètres de haut et direction la douche version eau normale puisqu’ici point d’électricité ni de panneau solaire ! Top petit déjeuner et en avant pour de nouvelles découvertes avec notre pote Tapir qui va même risquer sa vie avec les caïmans pour nous suivre en nageant à côté de la barque ! Excellent nageur le tapir ! Attention à ne pas prendre un coup de rames ! Ah oui, aujourd’hui c’est mon anniversaire ! Ce midi, un excellent poulet sauce cacahuètes ! Extra ! Et ce soir le clou du repas fut un gâteau au chocolat réalisé avec les fèves de la jungle transformées par eux même, juste pour moi ! Merci la Duenas ! Exceptionnel ! Evidemment, nous avions vin et singani pour offrir dans nos sacs ! Cependant avec cette majorité d’anglophone et le personnel bolivien qui ne se mélange pas trop parce que version « luxe », je n’ai pas l’impression que la bougie soufflée m’a donné une année de plus ! Je crois que je vais rester à 47 ans le temps de rentrer et de fêter ça avec vous ! Par contre, inoubliable le reste de la soirée à naviguer sur le lac sous une voie lactée digne d’un ciel du désert à chercher à la lampe torche les yeux jaunes des crocodiles ! Pas commun comme soirée ! Et périlleux l’équilibre debout sur la barque pour tenter de voir au-dessus des herbes vertes ! Le lendemain alors que nous longions un lac à peine visible de la rive de par la densité de la végétation, je me suis retrouvée nez à nez avec un caïman ! Pas eu le temps d’avoir peur que celui-ci sautait dans l’eau ! Une chance qu’il n’était pas affamé ! Car la duena, elle, a perdu un morceau de jambe il y a plusieurs années dans la gueule d’un crocodile et son sauvetage par les hommes de la réserve a été in extrémiste ! Comme quoi, pas toujours accommodants ces petits bêtes !

Voilà pas d’aventures folles mais de nombreux moments hors du temps en communion parfaite avec cette nature si bien organisée et rationnelle ! Une belle leçon de vie cette jungle qui renferme des arbres de plus de huit cents ans avec des symbioses en tout genre ! Merci à René pour tous ces rappels et ces découvertes ! Le retour sur Rurrenabaque nous a permis de longer à nouveau la forêt secondaire et d’observer les montagnes qui telles une frontière, délimitent l’altiplano de l’Amazonie ! Magnifique ! photos sur Rurrenabaque

Merci pour tous vos messages d’anniversaire ! Et oui on fera le plein de rhum cubain avant de rentrer pour fêter nos retrouvailles ! Mais Katell, oui tu peux continuer ta réserve de champ ! Cela n’empêche pas !

Bizh