Coroico – Rurrenabaque soit 24h de voyage!

Ce matin c’est tranquille, tranquille avec petit déjeuner à rallonge sur la superbe terrasse. Midi nous sommes tous les trois (Nicolas, Martine et moi) devant l’hébergement en attente du taxi pour gagner le centre du village ! Un taxi s’arrête, il porte le N°9 et tient son petit garçons de deux trois ans sur les genoux ! No, gracias, on attend le N°8 (réservé la veille) ! … 15 minutes plus tard, je vais récupérer le N°9 en train de jouer avec son fils dans un champ ! En avant ! On descend devant le point touriste pour y déposer nos sacs avant de partir déjeuner avec Adeline à la cantine du marché (comedor).  L’homme d’hier (sans son bébé) nous accueille, soulagé ! La navette pour l’arrêt de bus risque de partir avec trente minutes d’avance ! Bon alors pas de temps à perdre, je cours au cyber pour vous envoyer le message précédent ! Les photos finissent par se chargeralors que le même homme investit le cyber pour me signifier que nous partons illico ! (soit 45 minutes plus tôt que prévu la veille) Bon ! Martine, quant à elle, a laissé la fin de son déjeuner, pris congé de nos amis et est en train de gérer le chargement des bagages ! Vingt minutes plus tard nous nous retrouvons au milieu de cabanons en bois servant de lieu de préparation de repas mais également de vie familiale ! Les enfants tous plus crasseux les uns que les autres dans cet environnement poussiéreux et infesté de gaz d’échappement du balai d’autobus, de camions et de trufis, tentent de jouer dans les caniveaux qui refoulent une odeur insoutenable ! Et dire que cet ensemble est perdu dans une végétation dense au milieu de la montagne ! On apprend que l’on risque d’y passer 5H ! Bon, organisation ! On décide de squatter la table inoccupée d’un « stand », nettoyage de celle-ci, installation de deux bancs, achat de rellennas de manioc, de frites avec chorizo, d’une bière, sortie des cartes et hop c’est parti pour l’attente. Finalement, elle ne durera que 2h! Commence alors LE VOYAGE BUS ! Pour situer le décor, depuis hier, il pleut sur la zone de notre voyage transformant cette poussière en une espèce de pâte visqueuse et glissante ! En entrée, un remake de la route de la mort avec des virages tous plus flippants les uns que les autres ! Perchés au cœur d’un canyon, chaque virage modèle épingle passé au son du klaxon semble le dernier avec sa sortie en mode dérapage ! Un camion plateforme avec son tractopelle bloque la route, il faudra descendre le tracto pour qu’il parvienne à passer avec deux pneus dans le vide sans « cabaner », ouf ! Plus tard, la nuit nous sauve de la vision mais la piste se fait plus droite et nous atteignons Caravani pour la pause dîner ! On repart et commence alors la prouesse technique de notre chauffeur qui va passer par des bains de boue sans caler ni s’enliser alors que les bas-côtés regorgent de camions bloqués et de voitures encastrées gentiment ! Certaines glissades semblent plus périlleuses que les autres lorsqu’à la lumière des phares, je réalise que l’on double un transporteur de matières inflammables ! Un peu de sommeil et bizarre, on ne roule plus ! Ah un autobus en sens contraire bloque la route ! Pelles et pioches sont de sortie ! Oui, il bouge ! On peut passer ! Hop, le moteur ronfle, on s’engage et commence une descente de bus en version toboggan ! Et voilà, ce sont nous les bloqués ! Bravo Bob (c’est le jeune aide du chauffeur qui va mouiller son tee-shirt aux couleurs des feuilles de cannabis pour nous sortir de là) ! Une escale dans un petit village avec pause pipi au pas de course directement dans la rue et descente de nombreux passagers ! Super on va pouvoir récupérer deux sièges par personne ! Ça roule ! En état de somnolence je réalise que l’on ne bouge plus ! Observation par la fenêtre et poufff il semble que de nombreux bus et camions sont à l‘arrêt devant ! Et voilà le blocage va durer plus de quatre heures ! Avec la lumière du jour les tentatives de sortie pour aller faire pipi vont être épiques et vont nous dissuader ! Gens pieds nus enlisés et une veille femme  en train de faire pipi debout, s’éclaboussant, les pieds plantés dans la boue ! Quoique à observer sa tenue lors de son retour dans le bus, elle est de toute façon en mode anti tâches tellement se serait difficile à un aliment ou à quoique ce soit de trouver une place pour laisser son empreinte, alors la boue…! A présent nous alternons routes asphaltées et déviations dans ce qui continue à ressembler à de la mélasse ! Ah, des constructions apparaissent, des gens commencent à arpenter le bord de route majoritairement pieds nus puis des cochons et enfin des vaches ! On approche ! La bruine persiste mais ne nous décourage pas pour choisir le mode de transport local pour atteindre un hébergement rapidement ! La moto ! Les deux allemands (seuls touristes avec nous) vont choisir la voie pédestre ! Nous en selle ! Ok l’équilibre des motos avec tous nos paquetages reste sommaire ! Mais ça passe ! Hop, largage des paquets, pause déjeuner (tardif, alors la cantine du marché est fermée !) et direction les agences ! Nous faisons le choix de démarrer par la jungle pour aller chercher la chaleur ! On fait la connaissance de cinq petit gars venus faire la manche. On apprend qu’ils sont de familles issues d’une communauté dissoute et qu’ils vivent par eux même dans la rue parfois sans visiter leur famille du mois, elle-même en mode « sdf » de la ville ! Du coup on leur propose d’aller manger et nous voilà accompagnées de notre tribu direction la cantine du marché qui a réouvert ses portes ! Notre petite équipe à table, nous repartons à la découverte de Rurrenabaque avant la tombée de la nuit. Voilà pour cette première journée d’approche de l’Amazonie! Après une vue sur la rivière qui va nous conduire jusqu’à notre cabane de demain, un petit dîner sympa et au lit! C’est top d’être allongée pour dormir!

Bizh à tous