Coban et orchidées

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À force de se lever tôt, nous avons beau être dimanche, point de grasse matinée. Direction le petit déjeuner, Carlos est en congé c’est Leonel qui nous accueille avec une magnifique carte de petit déjeuner ; super on va se régaler. Les prix des propositions varient du simple au quadruple. Je demande à quoi nous avons le droit avec notre formule. Il me répond qu’au prix où nous avons payé la chambre le petit déjeuner n’est pas inclus. « Mais si j’ai eu le patron hier au téléphone et tout est compris ». « Ah vous avez eu le droit à une promotion et bien prenez ce que vous voulez. » La journée commence bien. Pour faire plaisir à Martine nous partons en direction du parc d’orchidées et pour me faire plaisir à moi nous marchons en direction de la route qui me semble à tort celle du passage des bus. Quelques kilomètres de mise en jambe, l’aide des locaux et nous grimpons dans un minibus.
Ici dès que l’on quitte la ville la nature luxuriante reprend ses droits et pour une fois j’apprécie cette balade d’une heure et demie à rendre visite à toute une flopée d’orchidées. Nous voyons la Manja Blanca dans un pot puis sur un arbre. Manja Blanca n’est pas seulement le nom de la compagnie de bus c’est surtout le nom de la fleur emblématique du Guatemala depuis 1934. Mise à part celle-ci la majorité des orchidées sont miniatures et la loupe ou l’appareil photo sont nécessaires pour les observer. 35000 espèces différentes se développent au Guatemala. Associées par les Mayas au rituel de fertilité aujourd’hui encore on utilise l’une d’entre elles façon viagra. Et nous apprenons que la gousse de vanille n’est autre que le fruit de l’orchidée tropicale vanilla planifolia. Et dire que nous avons visité des cultures de vanille dans plusieurs pays sans jamais calculer cette information. À partir d’aujourd’hui je peux dire que j’apprécie les orchidées. Retour sur Coban pour grimper jusqu’au temple du calvaire. Nous arrivons juste après la messe histoire de voir sortir les gens endimanchés. Mais en chemin nous avons croisé l’église de Cristo et son message de gloire et pouvoir, les évangélistes qui sauvent votre âme et j’en passe. Une seule constante cela chantait faux de partout. La vue de la ville avec ses montagnes en arrière plan est plutôt sympathique mais moi j’ai hâte de pénétrer dans le parc national las victorias qui est juste en contrebas pour aller déambuler sur les sentiers et déjeuner à la lagune. Il est déjà tard mais les vendeurs de rue fonctionnent en continue et ils ont sûrement investi les bords de la laguna. Nous approchons de l’entrée principale, la rue qui y conduit est limite déserte mais nous croisons une femme qui nous déconseille de pénétrer dans le parc car trop dangereux. Certes il fait 82 hectares mais je lui réponds c’est dimanche il doit bien y avoir des familles du côté de la lagune. Elle me dit oui, la lagune ça doit aller. Et à ce moment un homme avec son fils passe par là et s’immisce dans la conversation avec des arguments plus convaincants. Non n’y allez pas, la semaine dernière des touristes se sont fait dépouiller par des hommes qui brandissaient une machette. Le lieu regorge de drogués et de gens qui vivent à l’intérieur grâce aux vols qu’ils commettent. Depuis des militaires sont présents mais ils ne peuvent pas être partout. Ok ma carte bancaire, mon passeport et mon téléphone sont avec moi alors nous allons écouter les consignes. Ce sera donc direction notre restaurant d’avant-hier soir pour profiter du petit jardin. Trop tard pour un plan B qui nécessite au minimum 1h30 de transport. Le reste de la journée va s’écouler en papotage notamment avec une ancienne professeur qui, encore une fois, nous dépeint un Guatemala aux mains de politiciens véreux qui ne mettent rien en œuvre contre la déforestation, la pollution et l’éducation pitoyable du pays. De sorte que les brasseurs de bière restent les seuls propriétaires avec Coca-Cola de cette terre. Les maladies que développent les minorités non seulement ne les touchent guère mais ils rient de voir crever ceux qu’ils appellent entre eux ces ânes d’indigènes dixit cette dame. Plus réjouissant nous avons assisté à une jouxte verbale façon slam d’une bande de jeune sur la place du village. Pour le coup eux, ils possédaient du vocabulaire et de l’imagination. C’était extra. Nous terminons la soirée en mode pizza bière avec Leonel un jeune très sympathique . En même temps il a le temps de nous tenir compagnie l’hôtel est fermé pour des travaux qui commencent demain matin. Il ne reste plus que nous et les ouvriers.
Excellente journée à tous

1 thought on “Coban et orchidées

  1. Oh ! Parfait Isabelle d’avoir suivi les recommandations des locaux et de ne pas avoir été à la lagune 🙂

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