Kashan

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Au réveil cette auberge de jeunesse s’est teintée d’une note sympathique en nous permettant de faire la connaissance de Veronica, une polonaise et de Sergio, un espagnol. « Vous allez sur Kashan ? Nous aussi, on partage un taxi pour la gare routière ? » Allez, c’est parti ! Une fois sur site nous avons l’embarras du choix pour notre direction, les crieurs  s’époumonnent pour nous vendre leur compagnie mais nous rentrons dans la gare sud. Parfait nous optons pour un autobus très confortable, le vip qui permet de s’allonger, pour moins de huit euros. Je dois avouer que nous n’avons pas vu grand-chose de la route, mais chaque fois qu’un œil s’ouvrait, du désert et encore du désert occupait toutes les fenêtres. Kashan en vue, déposés devant la gare, nous refaisons taxi commun pour nous  rendre au centre de cette ville que l’on prenait pour un village mais qui compte 300 000 habitants. Au revoir amigos, le taxi nous dépose à proximité de notre vieille bâtisse et nous accompagne jusqu’à la porte pour sonner et nous annoncer. Cela semble faire parti du taroof  (politesse iranienne). 

Destination le bazar de la ville car encore une fois il est trop tard pour visiter des monuments. En chemin un peu de causette avec les habitants qui viennent spontanément vous souhaiter la bienvenue  et le bazar est en vue. Martine me précise que l’on doit pouvoir monter sur le toit. J’interroge un jeune vendeur. « S’il vous plaît par où passe-t-on pour monter ?  Ah ce n’est pas possible si vous montez des gardes vont vous tirer dessus. » Le port altier, le regard fixe, il semble sérieux mais je n’y crois pas. C’est une blague. Bonne réponse de ma part, il appelle un copain qui aussitôt nous accompagne à l’accès. La porte est close et un énorme cadenas bloque toute idée d’intrusion. Je le regarde déçue.  « Attendez moi, je reviens. » Moins de 3 minutes le revoilà en compagnie du gardien des clés, ils nous ouvrent et disparaissent. Nous gravissons l’escalier en pierre et un spectacle magnifique s’offre à nous. La ville et ses mausolées en pisé absorbe le soleil couchant pour le plus grand plaisir de nos yeux. Retour à l’intérieur où l’on retombe sur nos compagnons du matin en compagnie du père du jeune iranien qui les accueille en couchsurfing ce soir. Ni une, ni deux il n’est pas question de ne pas suivre le père, nous sommes à présent prises en charge. Alors visite à ses amis qui travaillent dans une fabrique de tapis comme quasi la totalité des habitants de Kazan. Ici, personne ne cherche à vous vendre quoique ce soit même s’ils en rêvent compte tenu de leur manque de moyens. Le plaisir est juste de partager et de vous offrir du temps pour vous expliquer leur travail.

Ces tapis fais mains. .. 1 ligne de tissage par heure, 1 jour pour le clouter afin de vérifier l’équerrage  et le tendre, 3 jours pour le cas échéant déplacer les fils, puis passage sous une espèce de brosse tondeuse pour le peigner et j’en oublie, en bref le prix d’un tapis persan fait main est amplement mérité voir largement  sous évalué si tous ces travailleurs étaient payés au smic français.

Toujours pas question de partir, à présent nous allons prendre le thé à son domicile. On achète quelques gâteaux pour ne pas arriver les mains vides et finalement le thé party va se transformer en chicha à la pomme, en démonstration de tissage et en dîner. Une partie de la famille va nous rejoindre et en avant la musique. Pour parfaire cette hospitalité, nous avons été reconduites en voiture. Demain Youssef nous retrouve pour nous faire découvrir des coins secrets de la ville et sa maman nous expliquera comment fabriquer du sucre à la cardamome. Excellent ce sucre …

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4 thoughts on “Kashan

    1. Heureusement chez l’habitant comme là on peut le retirer si la famille est d’accord. Dans les hébergements, moi je ne pose même pas la question je le quitte. Bisous

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