En route vers Yazd
De chaudes embrassades pour clore notre séjour à Garmeh. Mais faux départ car notre taxi informé du retard du bus à Khor arrivera une heure plus tard. L’occasion de pouvoir encore échanger sur le sujet qui intéresse vivement les trentenaires d’ici. A savoir la politique française et curieusement ils sont très inquiets pour nous à l’idée de voir passer le front national. Concernant leur pays, échaudés par la dernière révolution, ils n’en souhaitent pas d’autre. Mais ils aimeraient voir arriver un président plus réformiste. Pour le moment aucun candidat dans ce sens pour la prochaine élection présidentielle qui aura lieu en mai prochain. Concernant la théocratie, ils pensent que les contraintes sont le prix à payer pour continuer à vivre dans ce pays sereinement. En effet ici on se sent en sécurité totale. Pas de policiers à tous les coins de rue et encore moins de militaires et pas de truands en tout genre.
Et nous avons pu constater qu’une vie festive se cache derrière les portes une fois que les tchadors tombent.
Nous sommes à présent sur le pas de la porte et Ariane (femme de Maziar) informée du retard arrive pour nous offrir un panier repas pour notre déjeuner. Le taxi nous dépose à l’arrêt de bus et dans les trois minutes qui suivent un iranien parlant très peu l’anglais vient nous indiquer où acheter le billet de bus. Une chance car jusqu’à présent nous l’avions pris dans le bus et nous n’aurions pas pensé à chercher un bureau. En chemin vers le guichet, il s’achète de l’eau, me regarde, je lui fais signe que nous avons ce qu’il faut mais je me retrouve avec deux bouteilles à la main en guise de cadeau de bienvenue en Iran.
C’est parti pour 4 à 5 heures de bus. Nous allons poursuivre notre traversée du désert de Darsh e kevir jusqu’à Yazd. Un magnifique troupeau de dromadaires apparaît derrière les carreaux, le temps de dégainer l’appareil photo je n’en ai plus qu’un seul dans l’image.
Au passage des villes on constate que par ici aussi la guerre contre l’Irak a fait de lourds dégâts parmi la jeune population. A l’entrée de chaque ville les photos de leurs soldats morts en Irak sont affichées en enfilade. Ils sont considérés comme martyrs de la nation.
Yazd en vue, le taxi traverse la ville, il est 19h et tous les commerces scintillent. Les rues se rétrécissent, le pisé apparaît nous voilà proche de notre destination. Sur les conseils de français rencontrés à Varzaneh, nous avons réservé ce matin dans une ancienne maison traditionnelle en plein cœur du vieux Yazd. En effet c’est un bon choix pas trop routard mais plutôt agréable. Visiblement cet endroit est un repère pour français ce qui me permet d’avoir déjà l’excellente adresse pour le dîner. Le temps de profiter d’un WiFi efficace pour vous envoyer les nouvelles d’hier et nous nous retrouvons non pas attablées mais allongées à déguster d’excellents plats iraniens concoctés par la nouvelle cuisinière du Termeh & Toranj restaurant. Pas de visite nocturne de la ville, juste un coup d’œil depuis le toit de l’hôtel et direction les coussins de la cour intérieure pour étudier le programme de visite de demain.
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