Norooz

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« Eïdeh noroozetan mobarak » (joyeux Norooz, jour neuf). Aujourd’hui 20 mars, jour du printemps, en harmonie avec le renouveau de la nature, tous les Iraniens, peu importe leur ethnie ou leur religion, fêtent le nouvel an. Au contraire du calendrier arabe, lunaire, l’iranien est solaire. L’heure du nouvel an coïncide donc exactement avec l’équinoxe de printemps, et varie selon les années, qui comptent ainsi exactement 365 jours un quart. Cet après-midi, à 14h00 (nous fêtons l’entrée dans l’an 1396, date basée sur l’Hégire (migration du prophète Mahomet de La Mecque à Médine).
Après deux semaines d’achats de vêtements neufs, et de nettoyage complet de la maison (c’est la tradition), nous sommes réunis avec la famille pour attendre ensemble le passage au « jour nouveau ». Sept objets dont le nom commence par « S » en persan sont disposés sur une nappe (soffreh), le haft sin (« sept S »), à choisir entre des lentilles ou du blé, que l’on a soigneusement fait pousser au préalable (symbole de pureté et de fertilité), des pommes (santé et beauté naturelle), de l’ail (médecine), du sumac (couleur du lever du soleil), du vinaigre (âge et patience), du samanu, une pâte confectionnée avec des germes de blé (pour l’affluence), des olives de Bohème (amour), une jacinthe (arrivée du printemps) ou des pièces de monnaie (prospérité). Les Iraniens aiment agrémenter la nappe de bougies (lumières), un miroir, des œufs coloriés (pour chaque membre de la famille), des poissons rouges (vie), et un Coran ou un recueil de poésies (Shahnameh  de Ferdowsi ou Divan de Hafez).

Après une matinée de visite du site Bishapur (Bay Shâpur « le seigneur Shapur », ancienne cité sassanide,  une pause café dans un lieu plutôt moderne où fumer la shicha semble l’activité principale, une visite à sa maman naturelle et nous voilà de retour dans la maison familiale. Zarah avec l’aide des enfants finit de préparer la table des 7 S.  Le déjeuner est servi, à la télévision la retransmission en direct de la fête de Norouz aux Etats Unis, affiche une vraie bonne humeur. Style un show de variétés, les gens dansent. Je demande à passer sur une chaîne iranienne, bon c’est sûr les tchadors réapparaissent et le ton est plutôt à la prière ou au récit de poèmes. 

Zarah et sa maman s’habillent en tenue de fête, sa maman laisse tomber le tchador après un accord du regard de son mari, le compte à rebours est lancé !  Happy New year ! Des bisous, de la musique et des pas de danse. Ambiance ! 

Et voilà, nous prenons la route en mode familial. Zarah et les trois enfants sont du voyage.

Nous traversons de beaux paysages montagnards où s’alternent cultures de concombres et de colza. Mais toujours enveloppés dans une purée de pois. 

La pluie et le tonnerre se passent le relais une bonne partie du voyage. Nous sommes proche de Ghachsaran, et Yaghob quitte la route principale pour emprunter une piste caillouteuse somme toute assortie aux paysage.

C’est qu’on avait oublié que l’on voyageait avec des Qashqâ’is. Les deux frangins sont heureux de nous emmener sur les pas de leur enfance quand une bonne partie de leur famille était toujours nomade. Près de 20 ans qu’ils ne sont pas revenus sur se site. Alors à droite, ah non c’est à gauche…. Je suis impressionnée par le nombre de personnes que l’on rencontre en chemin. Derrière chaque troupeau se cache un berger et les petits refuges de pierres abritent tous des familles. On ne parviendra pas à atteindre le lieu exact recherché car la nuit commence à poindre. Du coup Yaghob  demande asile à des nomades qui viennent d’être rejoints par leur famille pour Norouz. Installation de la tente, mise en route du feu et nous voilà prêts pour se partager la nourriture glanée de-ci-de-là. On a réussi à tous rentrer dans la tente, mais avec de nombreuses contorsions.

[wpvideo sgCQXioR]

2 thoughts on “Norooz

  1. Ha!!! le 20 mars !!!! quelle belle date ! pour nous, c’est 7 ans de mariage ! ca nous rajeuni pas les poulettes !

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