5h30 du matin j’entends les collégiens rejoindre leur pirogue scolaire dans la nuit. 7h c’est le tour des primaires d’embarquer. 7h30, les femmes défilent une bassine remplie de casseroles et d’assiettes sur la tête pour rejoindre le fleuve qui prend à présent son rôle de lave vaisselle. Dans le même temps des hommes quittent le village un filet de pêche sous le bras ou prennent la direction de la jungle armés d’un fusil. Pour nous c’est petit déjeuner tranquille face au fleuve pendant que Dylan lave la vaisselle. C’est avec regret que nous quittons ce petit village Loni Kampu et ses toilettes sauvages en compagnie des morphos. Nous nous dirigeons vers Gran Santi, la petite ville de cette partie du Maroni. Au programme restaurant, visite et marche à pied. Nous voilà accostés, un masque à la main puisque c’est obligatoire. Un premier coup d’œil sur la population du village donne l’ambiance. Les masques sont portés en version collier et les gens se parlent limite collé serré. Nous nous regardons et ,d’un commun accord, nous larguons les amarres. Ce sera donc un pique-nique sur le bord du fleuve avec un repas acheté chez un chinois surinamais. Pas de variante sur le contenu riz, poulet et haricots rouges si ce n’n’est la petite compotée d’aubergines. Toujours bredouilles sur les pépites, nous profitons de la berge pour ressentir l’ambiance du fleuve différemment et nous mettre à l’ombre. Les pirogues de transports défilent avec leurs chargement d’essence, de véhicules, d’écoliers ou de types à la mine patibulaire, Alors, comme on ne sait jamais sur qui on tombe le mieux est d’éviter les photos. Au moment de quitter la berge je m’aperçois que Dylan a abandonné sur le sable sa boîte de déjeuner. Je lui colle une avoinée rythmée par les rires de Simona qui était certain de ma réaction. Du coup j’apprendrai par la suite qu’ils m’ont baptisé entre eux « Faya Tanteu » en takitaki c’est un truc du genre la tante qui déménage. Bon je ne vois vraiment pas pourquoi !!! Alors que nous sommes à nouveau dans une succession de rapides (nommés les sauts), Dylan se lève sur la pirogue en panique. Il pense avoir oublié son téléphone chez le chinois à 3h de navigation d’ici. Ouh lala Simona, toujours empreint d’un calme olympien, le recadre en takitaki pour le faire se rasseoir. Nous avons tous pensé qu’il allait passer par-dessus bord. Martine qui a toujours l’œil se rappelle qu’il était sorti avec un sac de course et oui le téléphone est à l’intérieur. Ouff le voilà à présent en éclat de rire. Le téléphone sonne, un de nos équipiers se décompose un drame familial vient d’arriver. Changement de programme nous regagnons la maison de Sébastien ce soir.
L’épopée pirogue prend du coup fin ce soir. Pour Martine et moi-même c’est le flou artistique concernant le mode de déplacement que nous allons prendre pour éviter de se contaminer au corona. Nous ne pouvons plus envisager de nous faire tester dans cette partie de la Guyane puisque le laboratoire d’analyse de Saint Laurent du Maroni en panne depuis une semaine doit rattraper son retard et n’est pas en mesure d’analyser un test en 24h. Pour le moment nous devons annuler nos vols pour la Guadeloupe et attendre d’être dans une zone avec test avant d’envisager un avion de retour en France.
Merci de nous avoir suivi sur un exceptionnel micro voyage d’aventuretdm.com. Même si cette covid a perturbé nos visites et rencontres cette balade fluviale nous a transposées dans un autre univers et c’est toujours plus riches de compréhension du monde que nous revenons à notre réalité moderne.
A très vite j’espère,
Prenez soin de vous,
Isabelle et Martine
3 thoughts on “Retour chez Sébastien”
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Sympa profitez bien !! Ici macronite aigue!!
Coucou les filles !
Merci encore une fois d’avoir partagé votre périple à rebondissements avec nous, c’est toujours un réel plaisir de vous lire. Dommage en effet de devoir écourter mais la liste de vos voyages à venir est encore longue !
Bonne fin de séjour et faites bien attention à vous.
Plein de bisous.
Babette.
Pour ma part, je retiendrai de ce périple : « Faya tanteu » !
🙂