Shanghai ancienne concession française

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Les nouveaux parapluies sont contents, ils vont pouvoir se promener toute la journée et même tester leur résistance face au vent. Pas trop matinales, nous prenons la direction du métro pour rejoindre l’ancienne avenue Joffre crée en 1901, L’avenue, baptisée Huaihai aujourd’hui qui s’étend sur 6km, est considérée comme la vitrine la plus luxueuse de la ville. Évidemment cela regorge d’enseignes françaises, d’Apple, de Prada et j’en passe… Très rapidement nous sommes au niveau de l’ammonite surmontée d’un rhinocéros doté d’une nageoire, d’une corne et d’une trompe. Cette sculpture, nommée Esprit du temps est l’œuvre du français Richard Texier. Nous sommes donc au cœur de l’ancienne concession française dont l’origine date de 1949. À cette époque, la seule présence française à Shanghai est constituée de quelques missionnaires qui occupent un terrain sur l’emplacement de l’actuelle église Saint Joseph. C’est en 1848 que le premier Consul français, Charles De Montigny, débarque à Shanghai pour concrétiser la signature du traité de Whampoa (ou Huangpu), qui accorde à la France l’ouverture de cinq ports au commerce français dont Shanghai. En 1849, après d’âpres négociations, Charles De Montigny obtient le droit d’occuper 66 hectares soit trois fois moins que la Concession britannique. Par la suite, le maréchal Pétain cédera la concession française aux japonais pendant la guerre. La Chine récupère ces terrains en 1949 après leur défaite. Nous voilà donc en train d’arpenter ce vieux territoire français à la recherche de l’ancien Cercle sportif qui accueille le luxueux et japonisant Okura Garden Hôtel. Une petite visite à l’intérieur mais de la partie restaurant nous nous conterons de n’utiliser que les toilettes (avec lunettes chauffantes) et je profiterai d’un des miroirs pour vous envoyer une photo de ma coupe de cheveux. Ensuite nous arpentons plusieurs lilongs composés de ruelles étroites où se logent des maisons mitoyennes mais vue la météo nous n’avons pas croisé grand monde. Direction le musée des affiches de propagande de Shanghai ; pas simple à localiser car logé au sous sol d’un immeuble perdu parmi d’autres. Ces affiches réalisées de 1949 à 1979 forment un témoignage historique et artistique exceptionnel sur l’époque, car ce type d’affiches été interdit dès 1980 par Deng Xiaoping et donc détruites en grande partie. Évidemment les photos sont interdites et je n’ai réussi qu’à en prendre à la sauvette quand le gardien s’occupait à préparer son thé. Chuttt… L’air de rien, on marche et on marche encore ; dès qu’une barrière se présente, nous en profitons pour aller voir ce qui se passe derrière, ce qui nous conduit à découvrir de nombreuses villas ou séries de petits immeubles perdus au milieu de jardins magnifiques tout ça suivies par un gardien soupçonneux, le talkiewalkie en main, pour tenir informé le reste de la troupe au cas où nous franchirions les zones interdites . Ah, voilà la Taiyuan villa guesthouse, ce petit manoir à la française servit de résidence, avant 1949, à l’ambassadeur des États-Unis puis à Jiang Qing, la femme de Mao Zedong. Nous en avons plein les jambes, il est temps de s’octroyer une pause et de savourer un délicieux chocolat chaud. Le hic c’est que, comparé au prix français, ce quartier cher est tout à fait raisonnable mais si l’on compare à nos dépenses habituelles le chocolat vaut le prix de mon canard Shanghaien ! Oups, ici, le budget s’envole ! Retour sur Huaihai, les lumières enjolivent cette avenue et donnent envie de prolonger sa visite. Mais les 15 km déjà englouti nous font abandonner cette idée et nous n’atteindrons pas le quartier des lilongs commerçants: pas de taxi en vue et nous ne connaissons pas le nom de la station de métro qui pourrait nous en rapprocher. Alors retour dans notre quartier où nous sommes sûres de dégoter un bon dîner pour le prix d’un chocolat chaud.
Belle journée à vous

 

Ancienne église Saint Joseph bâtie entre 1860 et 1861 par le père jésuite Louis Hélot, connue localement sous le nom d’« église du Yang King Pang ». 

Jusque dans les années 1920, le consul général de France et sa famille y avaient des places réservées. Après la prise de pouvoir des communistes en 1949, la cathédrale Saint-Ignace de Shanghai est fermée au culte en 1950 et le nouvel évêque, Mgr Kung, est contraint de ne célébrer qu’à Saint-Joseph avant d’être arrêté en 1955 et de passer trente ans en prison. L’église est fermée par les gardes rouges de la révolution culturelle en 1966 et convertie en atelier de production.

Elle est rendue au culte en 1986 et inscrite à la liste du patrimoine culturel de Shanghai. Source Wikipedia